Georges de Monestrol nous a quittés jeudi. Il a été président puis président d’honneur de la FNAFI (Fédération Nationale des Associations Françaises d’Inventeurs). Il était aussi l’expert incontestable des aspects juridiques et réglementaires de l’activité d’inventeur; un sujet complexe et ingrat, peu spectaculaire mais essentiel pour que cette activité ne disparaisse pas totalement, donc à terme pour que l’innovation française ne se résume pas aux nouveautés en trompe-l’oeil dénuées de sens.
Sous sa présidence, la FNAFI a activement participé au combat en faveur du protocole de Londres, ce qui était très loin d’être une position facile à défendre tant les opposants étaient puissants. Aujourd’hui, même chez leurs plus ardents détracteurs de l’époque, plus personne ne conteste que cet accord a bel et bien limité le coût global d’un brevet grâce à la forte réduction des frais de traduction.
Georges a par ailleurs inlassablement appelé à une mise en place au plus tôt du brevet communautaire, là encore pour des raisons de coûts déterminantes pour les inventeurs indépendants. La place manque pour inventorier les causes qu’il a défendues mais elles peuvent être consultées sur cet article qu’il avait rédigé pour le site de la FNAFI : https://fnafi.wordpress.com/fnafi/la-fnafi-et-la-propriete-industrielle-pi/
Quand il a vu sa santé décliner, il s’est mis en retrait au niveau présentiel mais il continuait à distance de se tenir informé de nos actions et de l’actualité. Il a veillé à organiser le passage de relais pour que son oeuvre soit perpétuée, il a transmis l’incroyable cercle relationnel qu’il avait constitué au fil de sa carrière d’ingénieur, de manager, d’inventeur. Pas une miette de l’actualité réglementaire ne lui a échappé jusqu’à la toute fin de son combat contre la maladie. Sa fatigue était extrême mais à aucun moment sa vive intelligence ne l’a abandonné.
Les scientifiques de haut vol ne manquent pas; les gens qui aiment l’invention et les inventeurs ne manquent pas non plus; ceux qui font partie de ces deux catégories à la fois sont rarissimes. C’était le cas de Georges, c’est dire combien il nous manquera.